À savourer sans mauvaise conscience

Corinne Koller et André Conte fabriquent sous le label «Atinkana» du café qu’ils produisent de manière durable et font transporter avec un impact climatique aussi neutre que possible.

Une odeur enivrante flotte dans le café Atinkana à la Kalkbreitestrasse 33 à Zurich. Un espresso est la boisson idéale en ce début d’automne, alors qu’il pleut à verse dehors et que le froid s’installe peu à peu. En entrant dans le café, on remarque tout de suite la grande photo accrochée derrière le comptoir, où l’on peut voir une prise de vue de la forêt de nuages colombienne. «C’est de là que vient notre café», explique Corinne Koller en riant. Derrière la devise de la marque de café Atinkana «gesegelt, nicht getankert» («transporté à la voile, pas au pétrole») se cache un immense travail, une intransigeance stricte, une grande dose de courage et beaucoup de conviction. Comme le laisse deviner le slogan, Corinne Koller et André Conte font très ­attention au mode de transport de leur café: au lieu d’être acheminé par cargo, ce dernier traverse en effet l’Atlantique à la voile avant d’être torréfié ici par les deux entrepreneurs. Un transport aussi neutre que possible pour le climat constitue un thème essentiel pour la start-up, mais il n’est pas le seul. Derrière Atinkana se cache un concept ingénieux basé sur le respect de la nature. Les cerises de café ne poussent en effet pas dans des monocultures nécessitant d’énormes quantités d’eau et prélevant toujours les mêmes substances nutritives du sol, mais au cœur de la forêt de nuages sauvage de Colombie. L’équipe d’Atinkana mise donc sur une agriculture régénératrice. Cela ­signifie que différentes plantes et arbres poussent directement à côté des plants de café, voire autour d’eux. Les sols restent ainsi sains et se régénèrent d’eux-mêmes. Pour ceux qui ­n’arrivent pas à s’imaginer à quoi cela ressemble, il suffit de regarder la photo derrière le comptoir du café Atinkana, où l’on peut ­distinguer le caféier en bas au premier plan.