Et le vainqueur est…

Lors des European Yacht of the Year Awards 2024, les grands chantiers navals de série étaient pour une fois (presque) absents, remplacés cette année par des nouveaux venus et des fournisseurs de niche. La politique tarifaire du secteur du yachting a également fait parler d’elle à Düsseldorf, et pas seulement lors de la Flagship Night à l’occasion de la remise des prix des meilleurs voiliers et bateaux à moteur européens de l’année. Le thème de la durabilité, qui se doit d’être plus que du simple «greenwashing», s’est également invité dans les discussions.

Cette année encore, le choix n’a pas été facile: quel yacht ­affiche un concept convaincant? Lequel apporte un vent de fraîcheur sur la scène? Lequel attendons-nous depuis longtemps? Voilà quelques-unes des questions que s’est posées le jury de douze membres – avec «marina.ch» comme représentant exclusif pour la Suisse. Contrairement aux années précédentes, les yachts n’ont pas été répartis en catégories dès leur nomination, mais seulement après avoir été testés sous toutes les coutures en automne dernier au large de La Rochelle (FRA) et Ginesta (ESP). La raison de ce choix ­s’explique par la présence croissante de concepts ­«crossover», rendant ainsi difficile la classification d’un bateau dans une case précise sans l’avoir auparavant testé sur l’eau. La ­démarche s’est révélée payante et a permis d’établir une ­comparaison prometteuse entre des yachts qui visent un ­segment de clientèle similaire.
Avec la victoire du C46, c’est sans surprise le nouveau modèle d’un grand chantier naval de série qui a été récompensé dans la catégorie des Family Cruiser. Pour Bavaria, il s’agit seulement de sa troisième victoire depuis que le prix du European Yacht of the Year a été décerné pour la première fois il y a 21 ans, et ce, sur la base d’une procédure de sélection et de tests encore unique à ce jour. En parallèle, les nouveaux modèles développés par les plus petits chantiers navals ont également fait la course en tête, quoique ces derniers ont depuis longtemps ­acquis une excellente réputation dans leur segment de marché respectif. Deux d’entre eux font quasiment figure de vainqueurs en série: le Néerlandais Saffier, réputé pour ses excellents daysailers, et Outremer, une référence en matière de catamarans de croisière rapides. Grâce à leurs récents succès, ils totalisent chacun cinq titres – soit, à eux deux, autant d’Oscars de la construction ­navale que Beneteau, le numéro un mondial de la plaisance.