Le feu et l’eau

Chaque île est un véritable joyau, un monde en soi: sans cesse balayé par les alizés, le Cap-Vert est une région dont le charme âpre est si unique qu’aucun navigateur ne l’oubliera de sitôt.

Un fameux circumnavigateur a autrefois écrit: «Je déconseille fortement à tous les navigateurs d’accoster actuellement et dans un avenir proche à Mindelo. Trente pour cent des voiliers y sont victimes de vol ou de cambriolage.» Peu impressionné par ces propos, un autre globe-trotter est entré sur le territoire capverdien à Praia, capitale de Santiago, peu après que l’état insulaire ait accédé à son indépendance en 1975. Un processus quelque peu fastidieux, mais pour l’essentiel sans encombre. Cela m’a encouragé à me rendre à Mindelo. En novembre 1990, aucun douanier n’est venu à ma rencontre et j’ai pu passer la première nuit dans la grande baie sans être contrôlé. Ce n’est que le lendemain que j’ai reçu la visite de trois hommes, qui m’ont accordé gratuitement et sans formalités une autorisation de circuler librement. En remerciement, je leur ai offert une bouteille de whiskey et une cartouche de cigarettes. Au cours de la semaine passée ici, je n’ai été ni volé ni cambriolé, mais uniquement légèrement dupé lors de mes achats. A l’époque, il n’était en effet possible d’acheter que les produits vendus au bord de la route, qui venaient tous de l’agriculture locale!