Au pays des menhirs

La Bretagne Sud abrite d’innombrables menhirs autour du golfe du Morbihan. Rien qu’à Carnac, il est possible d’admirer près de 4000 de ces mégalithes datant de l’âge de pierre. Les archéologues amateurs ne seront toutefois pas les seuls à y trouver leur bonheur, les plaisancières et plaisanciers aussi.

Nous prenons notre petit-déjeuner sur le pont de notre yacht de charter en espérant l’arrivée du vent. «On verra bien», prédit Tom en attrapant son téléphone portable avant d’ouvrir une application météo et de froncer les sourcils. «Ça ne sera pas beaucoup mieux qu’hier.» 20 minutes plus tard, je démarre le moteur Volvo de notre Dufour 41 et manœuvre dans le chenal de la rivière de Crac’h. Sur la rive gauche, de petites maisons de pêcheurs somnolent paisiblement, tandis qu’à tribord, une vingtaine de grands multicoques de course se mettent en scène. «Plus des dinosaures du film Jurassic Park que des voiliers», me dis-je. En effet, la Trinité-sur-Mer, charmante bourgade de 1700 habitants à l’entrée du golfe du Morbihan, en ­Bretagne Sud, est l’un des hauts lieux des bolides de course au large français. Ceux qui ont atteint les sommets de la Formule 1 ­maritime – par exemple en accomplissant un tour du monde en à peine 41 jours – exposent ici leur machine de course comme des joyaux de la couronne dans la Tour de Londres. Un grand nombre de ces fusées en carbone et fibres de verre sont fabriquées à la main par le chantier naval Multiplast, situé à 15 milles marins au nord-est d’ici. Parmi ses clients, on trouve non seulement l’équipe française de la Coupe de l’America, mais aussi Boris Herrmann, qui prendra le départ de son ­deuxième Vendée Globe en novembre.