Elle coule, elle coule – et après?

En Suisse, l’eau est une ressource prétendument inépuisable. Le fait que nous pouvons nous permettre de rincer nos toilettes avec de l’eau potable en est une illustration parfaite. Cette situation privilégiée n’est toutefois pas partagée partout dans le monde. Le régime hydrologique en Suisse et dans le monde entier connaît en outre des changements, ce qui porte à conséquence, notamment pour la navigation.

Sans eau, pas de navigation possible… Une conséquence logique qui ne nécessite aucune explication. Mais aussi une conséquence à laquelle nous ne réfléchissons que rarement en Suisse, sans doute parce que nous ne sommes guère contraints de le faire. La Suisse fait en effet office de château d’eau de l’Europe et contribue à quatre grands réseaux hydrographiques qui sont essentiels pour le continent: à celui du Rhin qui débouche dans la mer du Nord, par le biais de l’Inn à celui du Danube qui se jette dans la mer Noire et, finalement, à celui du Pô à travers le Tessin et celui du Rhône qui se jettent tous deux en Méditerranée. De par sa topographie et ses fortes précipitations, la Suisse possède en outre un réseau ramifié de rivières et de nombreux ruisseaux. La longueur totale de ce réseau s’élève à environ 65 000 kilomètres. Cependant, cette richesse en eau perdura-t-elle à l’avenir? Oui, à en croire la Confédération. En 2012, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) a publié une étude indiquant que les débits n’allaient diminuer que légèrement d’ici la fin du 21e siècle. Cette étude indique également que l’on peut s’attendre à une redistribution saisonnière des précipitations (moins en été et plus en hiver), ce qui devrait entraîner «des situations de basses et hautes eaux plus fréquentes».