Projet pionnier au lac de Thoune

Daniel Reinhart a lancé au mois de mai un projet qu’il prépare depuis des années: faire du wakeboard et du wakesurf avec un bateau électrique.

C’est un bricoleur. Et il aime aussi relever des défis – quand ceux-ci ont un sens pour lui. C’est notamment grâce à ces deux qualités de Daniel Reinhart que, depuis le mois de mai, un ­bateau de wakeboard électrique navigue sur le lac de Thoune. Il s’agit en quelque sorte d’un projet pionnier: le centre de sports ­nautiques Honu de Daniel Reinhart est en effet l’un des ­premiers au monde à proposer des cours professionnels de wakesurf et de wakeboard avec un bateau électrique fabriqué en série.
«C’est à vrai dire surprenant que les grands constructeurs de bateaux de wakeboard ne se soient pas encore engagés dans l’e-mobilité. Je pense pourtant que c’est l’avenir», déclare ­Daniel Reinhart. L’idée de naviguer sans émissions sur le lac de Thoune lui est venue il y a des années déjà. «Cela n’a rien à voir avec la hausse du prix de l’essence», dit-il en riant. Pour lui, il s’agissait avant tout de proposer une alternative écologique aux acteurs établis et de combler (du moins pour un certain temps) une ­lacune dans le marché. Il devait en outre s’agir d’un argument clé de vente, dont il était entièrement convaincu. À l’époque, il n’existait toutefois pas encore de bateau adéquat afin de ­réaliser son idée. «Nous plaisantions déjà en disant que nous n’avions qu’à installer nous-mêmes un moteur Tesla sur un bateau», ­raconte l’entrepreneur. Trois ou quatre ans plus tard, il a alors découvert que les constructeurs navals américains de Correct Craft avaient lancé sur le marché un modèle correspondant via leur filiale Ingenity: un Super Air Nautique GS22E. «C’était notre chance!» Il s’agissait du tout premier bateau de sport électrique à pouvoir se charger avec une puissance de 80 kilowatts de courant continu – réduisant ainsi considérablement le temps de charge à une seule heure. Daniel Reinhart a longuement ­cherché la forme de financement idéale – un bateau de wakeboard électrique coûte en effet près de 50% plus cher qu’un bateau à essence. En outre, il était nécessaire d’investir dans une installation électrique de charge rapide. «Il est très important pour moi que les partenaires financiers contribuent au ­développement du projet», explique Daniel Reinhart. Avec le chantier naval Tauscheck, l’entreprise GoFast, responsable du réseau suisse de charge rapide pour les véhicules électriques, et Energie Thun, auprès de qui Daniel Reinhart se procure le courant écologique à la centrale Aarekraftwerk, le Thounois peut désormais compter sur trois partenaires.