À l’assaut de l’Atlantique

Plusieurs courses au large passionnantes ont eu lieu cet automne, avec une participation suisse très réussie. Une présence à laquelle il faudra s’habituer.

L’automne 2023 était placé sous le signe des transatlantiques. Les plaisancières et plaisanciers ne sont pas les seuls à s’être lancés dans l’aventure dans le cadre de l’ARC (voir pages 44 à 49), les professionnels et aspirants professionnels ont également régaté avec assiduité sur l’océan mythique, et ce, avec des résultats réjouissants pour la Suisse. Lors des deux étapes de la Mini Transat, qui constitue une véritable pépinière de ­talents et a mené des Sables-d’Olonne jusqu’à La Palma, puis en Guadeloupe, Felix Oberle a raté de justesse le podium du classement général dans la catégorie des bateaux de série. Et lors de la Transat Jacques Vabre, qui fait en quelque sorte ­office d’état des lieux en vue du Vendée Globe 2024, Justine ­Mettraux a longtemps navigué dans le peloton de tête sur son Imoca avec son co-skipper Julien Villion. Le duo a finalement obtenu l’excellente sixième place grâce à un choix de tracé ­audacieux en optant pour la route nord, plus directe mais aussi plus difficile.

Transat Jacques Vabre
La Genevoise obtient ainsi une fois de plus un magnifique ­résultat. «Si quelqu’un nous avait proposé la sixième place au départ, nous n’aurions évidemment pas refusé», a déclaré ­Justine Mettraux à «marina.ch» après la Transat Jacques Vabre. Le fait que cela n’ait pas suffi pour décrocher la victoire, qui semblait par moments à portée de main grâce à son choix de route, fait «partie du jeu» et de la voile, ajoute la navigatrice. Avec une météo un peu plus favorable, cela aurait peut-être été possible. Mais même sans cela, Justine Mettraux est ­parvenue à prendre le dessus sur de nombreux équipages qui naviguaient à bord d’Imoca de la dernière génération et a ­accompli un nouveau tour de force. Lors de la Route du Rhum de l’année dernière, la Suissesse avait déjà opté pour une route un peu différente de celle de ses concurrents, même si elle ­restait bien plus prudente que lors de la Transat Jacques Vabre. Et à l’époque aussi, cette approche l’avait aidée à se hisser parmi les meilleurs. Le courage de faire confiance à ses propres solutions et de parfois oser tenter le coup sont deux aspects qui caractérise la navigatrice, qui déclare à ce sujet: «Je suis à chaque fois totalement convaincue de mon choix de route.» Lors de la Transat Jacques Vabre, la situation ne laissait aucun doute pour elle et son co-skipper Julien Villion: ils savaient qu’ils ne pourraient pas rivaliser avec les Imoca les plus rapides sur la route sud, où les alizés puissants prédominent, car le ­bateau de Justine Mettraux ne se verra équipé de nouveaux foils que dans les prochains mois. Raison pour laquelle ils ont opté pour la variante plus courte mais aussi plus cahoteuse, avec une météo moins favorable. «Malgré les efforts, cela s’est avéré payant pour nous», a expliqué la Suissesse. Reste à ­savoir si la navigatrice fera preuve de la même audace lors du…